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Auto-diagnostiquez vous!

Cartographie et indicateurs de performance énergétique

Arnaud Philibert • avr. 26, 2020

Osez prendre le temps de faire les choses dans le bon ordre

Figure de rhétorique, jeu de mot, double emploi, l’accroche est parfaite et pas si subtile pour dire :

1/ qu’il faut y consacrer de l’attention,
2/ pour que l’optimisation soit au rendez-vous,
3/ sans que cela prenne le pas sur notre activité principale.

Quand vous pilotez votre véhicule, vous n’avez pas les yeux portés sur la jauge, et bien sur la route, au risque de sortir de la route. Pour autant, plus que le prix du plein à la pompe, il vous serait utile de savoir à quelle occasion, sur quelle typologie de trajet, votre conduite eut pu être plus vertueuse. Une alerte en temps réel a l’instant où le pied est trop lourdement appuyé sur la pédale, et/ou une synthèse en fin de parcours sont les outils qui, à chaud comme à tête reposée, sont des outils qui nous manquent cruellement.

Pour l’entreprise c’est pareil: ne mettons pas à risque sa performance, laissons les dirigeants se consacrer à la conduite de l’activité, à l’établissement de la stratégie et au développement de la croissance, et ne faisons que les alimenter des indicateurs à même d’atteindre les objectifs. En tant que Référent Energie, j’en ai fait mon deuil que de lire un jour dans les « valeurs », ou mieux dans la « vision » d’une entreprise que d’être leader en matière de performance énergétique. Cette dernière n’est qu’un outil, certes vertueux, qui n’a l’écoute des dirigeants qu’au travers de points gagnés sur la marge opérationnelle, et peut-être pour la complétude d’une politique noble de Responsabilité Sociale et Environnementale.

Aussi, devant les comités de Direction, j'ai pour habitude de présenter les stratégies de management de l’énergie, sous les prismes de la productivité, de la rentabilité, et de la croissance. Ces indicateurs ont le pouvoir d’être lisibles tant par les dirigeants que par les entités externes et connexes à l’entreprise. C’est un langage commun. L’établissement d’un Business Plan dédié, ou mieux, l’intégration du plan d’action associé à l’énergie dans le Business Plan de l’entreprise est la meilleure façon de le justifier aux yeux de toutes et tous, de l’inscrire légitimement dans la politique de développement de l’entreprise et surtout d’impliquer personnels, prescripteurs et décideurs, dans la durée.

Il me navre d’entendre trop souvent qu’il faut « faire quelque chose », convaincu que c’est une bonne démarche, et de sauter sur l’opportunité d’un remplacement de machine, d’une intégration de dispositif de réduction de la consommation, de l’acquisition d’une infrastructure de génération d’énergie renouvelable. Si cela est valorisé, ce n’est pas obligatoirement efficient. Une stratégie de management de l’énergie n’est pas la compilation d’initiatives vertueuses, c’est avant tout un cheminement empreint de maturité et de décision sur le long court.

Pour revenir à l’analogie de la conduite automobile, ne partez pas du postulat que votre conduite est économique ou ne l’est pas. Qualifiez et quantifiez là! Pour l’usage et la pratique que vous avez du transport individuel, dressez quelques indicateurs qui vous feront visualiser où peuvent se porter les efforts : La cause de surconsommation n’est pas la même que vous alliez chaque matin, à froid, pour vous rendre à votre lieu de travail, ou que vous partiez, chargé, en vacances à l’autre bout du territoire.

Cartographie et indicateurs de performance sont les clés personnalisées de votre succès en la matière. Intimement lié à vos impératifs de rentabilité et de productivité, à votre souhait de croissance, ils définissent le périmètre de jeu et la situation de départ. Ils définissent le chemin à parcours, et les étapes à viser. De là, et de là seulement, se déduisent les actions pragmatiques à mener et à intégrer dans le business plan.

Si l’ADEME a déjà standardisé les opérations éligibles aux Certificats d’Economie d’Energie, c’est que son rôle, holistique par nature, est de dresser un catalogue exhaustif des bonnes pratiques. Ce n’est pas un « check » de tout ce qui doit être fait, et en aucun cas, les équipes de l’Agence ne préconisent ni échéanciers ni chronologie.

Décideurs, c’est à vous de sélectionner les actions et leur cadence respective. Et pour le faire au mieux de vos intérêts, pensez cartographie et indicateurs de performance.

A bon entendeur




par Arnaud Philibert 26 avr., 2020
17% C'est la moyenne des économies sur le budget Energies, tel que constatée par l'ADEME, toutes entreprises confondues sur le territoire national. Pour certaines entreprises, c'est jusqu'à 40% d'optimisation. Quand on sait que le poste Energie peut représenter jusqu'à 50% pour un grand nombre d'entre elles, la question de l'étude n'est pas discutable. Un opérateur national de télécommunication a pu réduire de moitié la consommation de ses stations Telecom au travers d'une nouvelle architecture. Partout où l'on se penche pour sonder l'existence d'un gisement d'optimisation de la performance, il y a toujours une préconisation tant en matière de dimensionnement, de méthodologie ou d'intégration de nouvelle technologie. La seule interrogation demeure sur la pertinence du retour sur investissement. 1/ se connaitre soi-même Eplucher ses factures va dans le bon sens, et comme toute chose, si l'on commence par une vue globale, il faut savoir ensuite affiner en entrant dans le détail, jusqu'à détailler la consommation et sa variation, poste par poste. Le comptage transactionnel, à la source de l'abonnement, maintenant connecté, communique à J+1 la courbe de charge. Pour quelques investissements souvent sommaires, la phase du sous-comptage, au plus près de l'usage, est accomplie et c'est celle là qui sera la plus utile. Là où les anciennes générations de Bureau d'Etudes établissaient des hypothèses à vérifier ensuite au long d'une campagne de mesure sur site, généralement de quelques semaines, il est convenu aujourd'hui de mener les vérifications en parallèle grâce aux capteurs connectés en temps réel. Ces données sont la clé de toute action future pertinente. 2/ cartographier les gisements d'optimisation Les données collectées lors de la phase précédente mettent en visibilité les dispositifs énergivores, ainsi que le potentiel d'optimisation de la consommation pour chacun. C'est le moment de l'analyse, celui où il est urgent d'attendre d'avoir tous les éléments en main pour une décision fiable, efficiente et pérenne. Il est critique de mener une veille technologique, ainsi qu'une veille sur l'ensemble des bonnes pratiques applicables à ses cas d'usage, pour enregistrer de façon exhaustive toutes les actions d'optimisation. 3/ élaborer la Stratégie de Management de l'Energie Avec toutes ces cartes en main, il faut articuler le plan d'action le plus efficient, celui le plus en respect de la stratégie globale de l'entreprise et des sources de financement. C'est une articulation dans l'intensité et dans le temps, le tout cadrée par l'établissement et le suivi des Indicateurs de Performance Energétique. Autant être ambitieux dans la programmation: les mécanismes de financement peuvent évoluer rapidement, les technologies elles aussi. Un Référent Energie dans une entreprise est selon les études, un acteur junior, multi-casquette consacrant 15% de son temps sur le sujet de la SME. Un Bureau d'Etude est une ressource externalisée à temps partiel permettant d'aller 6 fois plus vite, de conduire un plan d'action de 3 ans en un temps comprimé de 6 mois, avec une incidence évidente sur le RoI et donc la marge opérationnelle.
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